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Stoïque aujourd'hui

13 Avril 2007 , Rédigé par Renaud Guilbert-Roed Publié dans #pensees-rgr

Après la lecture de Epictète et la sagesse Stoicienne, la question se pose, comment une pensée si riche, philosophie millénaire peut apporter un éclairage aujourd’hui ?

 

 Si l’on se base sur les évolutions de la pensée au cours des siècles que constatons nous ? Tout d’abord l’homme s’est avéré irrationnel, la conception du sujet a été complètement revue et d’un homme au milieu du monde on est passé à un homme voulant maîtriser le monde. Ceci est particulièrement visible dans l’art des jardins dans le passage du jardin médiéval (recherche de l'Eden perdu) issu des jardins musulmans au jardin « à la française » (ou le but est de dominer les éléments). Puis l’existentialisme a finalement habitué l’humain à un monde sans sens au sein duquel nous serions par hasard et seuls. Forcément face de tels concepts l’idée que le mal n’existe qu’en nous, qu’il existe une harmonie et qu'un ordre universel rejette le tragique et la révolte ne peut être vendeur ! Dans une société revendiquant le droit avant le devoir, le plaisir contre le quotidien et la revendication contre l’acceptation, le stoïcisme est complètement à contre courant.

La promesse du bonheur vient d’un chèque en blanc signé à la science et la technologie qui résoudront nos espoirs, le sujet n’étant qu’une illusion, la pensée qu’un passe temps ennuyeux.

  

L’homme est donc réduit à un élément d’une action collective qui n’existe pas en tant que tel et surtout qui n’a de sens que s’il avance dans le même sens que les autres.

  

C’est à ce moment que le stoïcisme que l’on peut croire complètement dépassé revient : car la technologie et toutes ses composantes vise à morceler les phénomènes pour les analyser. Or si dans un premier temps les progrès ont pu laisser croire que la connaissance des phénomènes n’était qu’une question de temps on sait aujourd’hui que certains ne sont concevables que dans une idée d’ensemble et que ce n’est que dans la continuité des systèmes que la connaissance peut être envisagée. Revient finalement une idée d’universalité : les concepts étant chacun dépendant de leurs voisins. L’atomisme est périmé vive l’universalisme !

  

De fait l’intériorisation critique et sans concessions des stoïciens retrouve tout son sens dans une réflexion universelle concevant les choses comme différentes d’un assemblage d’éléments simples.

  

Certes on est loin de retrouver une confiance en un grand ordonnateur de l’univers qui serait garant de l’équilibre du monde, mais au moins cessera t’on de confier notre évolution à une chimère qui serait le bonheur par le progrès…

 

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