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Piliers du 9ème Art (2)

12 Mars 2009 , Rédigé par Renaud Guilbert-Roed Publié dans #Petites pensées ludiques

Silence : Comes est un artiste à part, peu de production, il fait tout seul. Mystique, inquiétant dérangeant, ce n’est pas un album dont on ressort indemne. C’est pour Silence que j’ai le plus d’admiration : ce simple qui repositionne les standards, hymne au différent. Poésie, dessins, psychologie des personnages… Tout est bouleversant, le gentil comme le méchant, tous humains, trop humains.

 




La Quête de l’oiseau du temps
 : De mes lectures Estudiantines, celle-ci reste présente après les relectures tant l’univers est travaillé, le scénario implacable et la chute bouleversante. Evidemment c’est de l’heroic fantasy, évidemment Pelisse est une fille aux formes généreuses, mais le fourreux et le rige quels personnages ! Plus que de la sympathie ou de la nostalgie pour une gentille histoire d’un jeune temps idéaliste, je trouve dans l’œuvre de Loisel et Le tendre poésie, psychologie et aventure comme dans peu de planches.

 




Là où vont nos pères
 : Comment cette BD a-t-elle pu obtenir un prix ! Planches en nuances pastels presque monochromes, pas de parole. L’histoire est à deviner, à interpréter, à rêver. L’immigration est un thème universel servi ici par des planches universelles. L’univers est fantastique mais on retrouve tous les thèmes du migrant. C’est tout simplement magique !

 



Le combat ordinaire
 : A vrai dire je me surprends moi-même à l’intégrer. Le dessin est simpliste, l’intrigue très banale et répétitive. Au début çà parait banal, mais si on a le malheur de sourire on va rapidement s’attacher. Lire un tome on passera un moment agréable mais pas fantastique, en lire un second c’est découvrir un univers attachant et ainsi crescendo quand bien même on ne se reconnaitrait pas du tout dans les divers mythes bâtisseurs du héro. Larcenet nous propose une tranche de vie humaniste qui de prime abord est dégoulinante de bon sentiment, mais qui très vite s’avère voir les différentes facette du kaléidoscope qu’est notre vie en cette planète.

 




Bouche du diable
 : Charyn et Boucq mettent dans cette bande dessinée tous les ingrédients pour en faire une grosse gifle à la lecture. Encore une fois Boucq : c’est très spécial au niveau du dessin, mais ce scénario est d’une force incroyable. L’histoire est longue et on est plongé dans un univers de guerre froide et d’espionnage sans avoir en un seul moment envie d’en sortir. Mystique et réel s’enchevêtrent, amour et trahisons sont omniprésents, les vies se mêlent dans un hasard qui n’existe pas. A lire et relire.

 




Soda
 : Tome et gazotti font avec un graphisme très classique type spirou une magnifique histoire où comique et tragique se mêlent, réalité et mensonge ne sont pas forcément ce qu’on imagine, loi et truands font bon ménage. New York n’est pas une ville sûre et c’est tant mieux pour nous de voir le lieutenant Soda combattre toute la plèbe. On rit, ce n’est jamais niais et jamais trivial. Le tout dans un emballage léger : à consommer sans modération !

 




Le lama blanc
 : Jodorowsky se joint aux graphismes de Bess pour nous donner une version occidentale du bouddhisme. Evidemment il y a beaucoup de folklore, évidemment c’est une vision très occidentale des choses, mais comme toujours chez ce scénariste, il y a un univers mystique très riche sur les croyances humaines. Comme souvent il s’agit d’un voyage initiatique qui va permettre au lecteur de confronter ses propres bases à celles qui lui sont présentées. Tout ceci est vieux (20 ans) et pourtant pas une ride. Voilà ce qui fait la différence entre quelque chose de bon et quelque chose d’immanquable.

 




Maus
 : Spiegelmann fait ici une recherche de ses origines et présente une biographie de son père. Aucune concession, aucun embellissement, c’est poignant. Le dessin est laid mais ce n’est pas ce qui compte, Auschwitz ce n’était certainement pas beau non plus. Si on résiste au dessin, on ne peut qu’en sortir bouleversé. Est ici décrite ce que l’humanité peut faire face à ce que l’humanité peut faire de pire. Aucun mot ne peut décrire cela.

 




Idées noires
 : Frankin pour finir la liste des 15. Créatif, cynique, extrémiste, noir… L’humour noir est ici roi. Çà n’a pas pris de ride, c’est du pur noir et blanc, le sketches sont implacables, çà ne tourne jamais au vulgaire ou au pathétique. Puissant !






Au final seul deux auteurs apparaissent deux fois : Jodorowsky et Boucq. La diversité de la production de cet exercice donne tout loisir à tous types de sujets d’exister. Bien sûr se limiter à 15 est un exercice difficile, et il y a bien des albums que j’aime même parfois plus que ceux énoncés ici mais qui sont moins marquants. Il est possible que ces 15 évoluent au cours du temps, certains poussant d’autres vers la sortie. Ne mettre que Corto de pratt fut difficile tant j’aime ses scorpions du désert et son fort canadien. Ne pas citer Astérix fut également une interrogation, tout comme l’absence de gotlib et de ses dingo dossiers… Certains reprocheront à cette liste qu’elle omet une grande partie de la production « bullistique » : les comics et les mangas. Ce n’est pas faux ! Mais je trouve les mangas superficiels, codés et calibrés et à ce jour je n’en ai pas lu un seul qui soit un niveau des albums cités, quant aux comics, j’ai aimé en lire, mais avec le temps il n’en reste pas grand-chose de tangible. Ceci dit il est arrivé que je trouve des mangas ou comics intéressants mais jamais au point d’être une référence pour ma propre identité.

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